Les déficiences passées dans la mise en oeuvre du droit canonique, surtout pénal, ont conduit à différentes réformes depuis 2001. Certaines sont très récentes, concernant par exemple la responsabilités des Evêques dans la mise en oeuvre de ce droit, le levée du secret pontifical dans le cadre de la poursuite des délits sexuels, un statut spécifique pour la victime etc.
D'autres réformes nécessaires sont encore en cours. Mais toutes doivent être interprétées à la lumière de ce qu'est la spécificité du droit canon au sein d'une Eglise actrice et attestatrice d'une Espérance singulière.
C'est ce que rappelle le Pape François dans plusieurs allocutions de rentrée 2020 des organes du Saint-Siège en charge du droit et de la justice ecclésiale.
On en propose ici de brefs extraits (www.vatican.va)
Le Pape lors de son allocution aux membres du Conseil pontifical pour les textes législatifs (février 2020)
Discours du 15 février 2020 au Tribunal de l'Etat de la Cité du Vatican
" (…) la justice proposée par Jésus n’est pas un simple ensemble de règles appliquées techniquement, mais une disposition du cœur qui guide celui qui a la responsabilité."
"(…) la justice seule ne suffit pas, elle a aussi besoin d’être accompagnée par les autres vertus, surtout les vertus cardinales, celles qui découlent des bases : la prudence, la force et la tempérance".
Discours du 21 février 2020 au Conseil pontifical pour les textes législatifs
"Faire connaître et appliquer les lois de l'Église n'est pas un obstacle à la présumée "efficacité" pastorale de ceux qui veulent résoudre les problèmes sans loi, mais plutôt une garantie de la recherche de solutions qui soient non pas arbitraires, mais vraiment justes et, par conséquent, vraiment pastorales".
"Contrairement à ce qui est prévu par le législateur étatique, la peine canonique a toujours une signification pastorale et poursuit non seulement une fonction de respect de l'ordre, mais aussi de réparation et surtout de bien du coupable lui-même".
Discours du 25 janvier 2020 aux participants au cours de formation organisé par le tribunal apostolique de la Rote romaine, pour la protection du mariage et le soin pastoral des couples blessés
"toute cause ecclésiastique qui affronte un mariage blessé, et donc les agents, les juges, les parties impliquées, les témoins, doivent toujours se confier avant tout à l’Esprit Saint, afin que, guidés par Lui, ils puissent écouter avec un critère juste et sachent examiner, discerner et juger. Cela est très important! Un procès n’est pas une opération mathématique, pour voir simplement quelle raison pèse plus que l’autre. Non. Il y a l’Esprit Saint qui doit guider le procès, toujours. S’il n’y a pas l’Esprit Saint, ce que nous faisons n’est pas ecclésial."
Comments